Interview de Julien Riahi – Associé chez Arkwood

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  • Pouvez-vous nous faire un bref panorama de votre parcours professionnel ?

Le Master 221 m’a permis de devenir avocat en réalité. Je venais d’une formation MSTCF (Maîtrise de Sciences et Techniques Comptables et Financières) et me destinais plutôt à une carrière vers l’expertise-comptable après l’obtention du DESCF. Avec le 221, j’ai eu la possibilité de devenir avocat en passant le CRFPA. 

J’ai réalisé mes stages en cabinet d’avocats chez Baker McKenzie et chez Shearman & Stearling. J’ai commencé en octobre 2007 en tant que collaborateur chez Baker McKenzie après mon stage final chez eux. Je travaillais dans l’équipe fiscalité immobilière en Corporate Tax. Je suis resté chez Baker jusqu’à fin 2012 puis ai eu envie d’autre chose, j’ai donc quitté le cabinet pour me mettre à mon compte. 

  • Pouvez-vous nous parler de votre expérience entrepreneuriale ? 

C’était une expérience très enrichissante. Je souhaitais avoir une démarche entrepreneuriale et préférais la démarrer assez jeune pour ne pas avoir de regrets et pouvoir retrouver une collaboration si, finalement, je n’y arrivais pas. 

C’est à ce moment-là que j’ai orienté mon activité de corporate tax vers la fiscalité patrimoniale car, d’une part, cette matière m’intéressait énormément et, d’autre part, elle me parait plus adaptée lorsque l’on exerce en individuel. En fiscalité patrimoniale, la relation avocat/client a un fort intuitu personae, c’est plus une histoire de confiance et de rencontres que de nom ou de taille d’équipes. 

Après près de trois ans à mon compte et une forte croissance, des discussions ont eu lieu avec mes anciens collègues de Baker dont Michaël Khayat, ex-221 également et mon binôme de travail de toujours. Fin 2015, nous lançons le cabinet Arkwood avec l’ancienne équipe gestion de fortune de Baker. Nous étions 4 associés et 3 collaborateurs souhaitant toujours poursuivre cette démarche entrepreneuriale. Nous avons réussi à positionner le cabinet comme un acteur majeur en fiscalité patrimoniale et sommes aujourd’hui cinq associés et neuf collaborateurs à ne traiter que de ce domaine, ce qui constitue l’une des plus grosses équipes du secteur. 

  • Aviez-vous déjà un certain réseau avant de vous mettre à votre compte grâce au 221 ? Grâce à votre collaboration chez Baker McKenzie ? 

J’avais un réseau personnel mais également d’anciens du 221 ou de mes précédentes expériences professionnelles. Il est impossible à mon sens de se mettre à son compte sans avoir la fibre du développement. Un réseau se crée et s’entretient. 

  • Quels sont les avantages à créer son propre cabinet ?

Le premier avantage c’est avant tout celui de la responsabilisation. Il faut gagner sa clientèle, gérer sa production et on est l’unique responsable du déroulé de sa carrière.

Ensuite cela m’a permis également d’avoir un meilleur équilibre entre ma vie professionnelle et ma vie personnelle. On gère son emploi du temps et ses priorités même si cela ne veut pas dire qu’on travaille moins. Être à son compte fait que l’on est maître à bord et cela me convient mieux.

Après, je vous déconseille de vous lancer directement à votre compte sans une expérience pratique solide. La fiscalité est une matière très technique où il est très important de se former avec des gens compétents et qui aiment transmettre, comme j’ai pu le connaître chez Baker McKenzie.

  • Quelles sont les compétences à avoir en tant qu’associé ?

En plus de la gestion de sa clientèle et de ses dossiers, en tant qu’associé il faut gérer des équipes. Des qualités managériales me semblent indispensables. Il faut essayer de faire en sorte que les collaborateurs adhèrent au projet entrepreneurial, aux valeurs du cabinet et qu’il existe une véritable cohésion entre tous. C’est un travail de tout instant.

  • Vous avez beaucoup insisté en cours sur le fait qu’avoir de bonnes notions de comptabilité est fondamental en tant que fiscaliste, pouvez-vous détailler ce point ? 

C’est particulièrement vrai en corporate tax. Le résultat fiscal n’est qu’un résultat comptable ayant subi des retraitements. Tout conseil de restructuration a une conséquence comptable qu’il est très important d’appréhender. Le chiffre fait partie intégrante de notre métier. On est une branche particulière par rapport aux autres domaines du droit des affaires. 

  • Que vous a apporté le 221 ?

Déjà, le 221 m’a ouvert une première porte : celle de passer le CRFPA et de devenir avocat. 

Ensuite, évidemment, c’est un Master reconnu qui permet l’entrée dans les jolis cabinets parisiens. A la suite du CRFPA avec l’aide du Master j’ai eu des entretiens dans de nombreux cabinets car ce Master est reconnu sur la place. Désormais côté recruteur, la réception d’un CV faisant mention du 221 est un gage de sérieux et de qualités techniques. Cela permet a minima d’avoir un entretien.

  • Pourquoi enseigner au sein du 221 ?

J’ai commencé mon cours de comptabilité à la fin de mon Master. J’étais étudiant au sein du 221 en 2004-2005 et ai repris le cours en 2005-2006, avec mon ami et confrère Benoit Bec, à la suite du départ du professeur de comptabilité de l’époque. C’est toujours un plaisir pour moi d’enseigner, de rester en contact avec votre génération, connaître vos aspirations. Et j’ai d’ailleurs retrouvé des anciens étudiants chez Arkwood en stage ou collaboration. 

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