Entretien avec Anne Bassi, dirigeante du cabinet Sachinka

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Pouvez-vous nous décrire votre formation et votre parcours professionnel? Quel a été l’apport du Master 221 dans votre parcours?

Dans un premier temps, j’ai étudié à Assas jusqu’à la maitrise. J’ai fait une maitrise de « Droit des affaires et fiscalité » avec Jean-Pierre Le Gall avant d’intégrer le DESS 221 de Dauphine. Par la suite, je me suis inscrite en thèse avec Jean-Pierre Le Gall. C’est d’ailleurs lui qui m’a donné ce goût pour la fiscalité. Mon sujet de thèse portait sur l’usufruit d’actions, il était mon sujet de mémoire de fin d’année de Dauphine parce que ce sujet m’intéressait et parce qu’à l’époque, je ne pensais pas avoir le CRFPA.

Au final, j’ai eu le CRFPA donc je suis rentrée chez Deloitte et j’ai continué ma thèse en parallèle. J’avais négocié un 4/5E pour cela mais je n’ai pas terminé ma thèse parce que c’était difficile de concilier les deux et je me suis rendue compte que je n’avais plus vraiment envie d’enseigner par la suite.

Néanmoins, toutes mes années en tant qu’avocate fiscaliste, j’étais chargée de TD à Assas, à Dauphine et à l’ESCP.

Votre carrière vous a conduit, après avoir exercé le métier d’avocat fiscaliste pendant 9 ans,  à la création de votre agence de conseil en communication et RH. Pourquoi l’avez-vous créée et en quoi consiste plus précisément votre métier?

Sachinka n’est pas qu’une agence de communication, c’est une agence dédiée aux métiers du droit et qui accompagne ces acteurs dans leur croissance. Nous travaillons avec des avocats, des directions juridiques et fiscales, des Etudes notariales et parfois avec des acteurs en lien avec ces métiers, tels que les fonds d’investissement, des réseaux d’audit et parfois des PME.

J’ai fondé cette société parce que j’ai rapidement fait le constat durant toute ma carrière professionnelle que la communication et les Ressources humaines allaient de paires et étaient l’une et l’autre essentielles pour les avocats. Nous intervenons en matière de stratégie de communication et de Ressources Humaines (croissance interne et externe)

– La stratégie de communication a trait à tout ce qui est lié à la marque, c’est-à-dire le travail de réflexion en amont sur le positionnement et l’identité et aux moyens à mettre en œuvre ensuite pour déployer la stratégie de développement de la marque.

– La stratégie de Ressources Humaines a trait à la croissance interne (comment fidéliser ses équipes et les faire progresser) et externe (chasse de têtes de profils très spécifiques) ; le tout nécessite d’analyser constamment l’évolution du marché et du métier, les structurations des rémunérations etc.

 Un peu plus tard, j’ai développé tout ce qui était lié au développement individuel des performances, qu’on appelle aussi « coaching ». Il s’agit d’un accompagnement personnalisé qui ne s’adresse pas qu’aux avocats d’ailleurs.

Quelles sont les fonctions que vous exercez au sein de votre société ?

Je suis assez généraliste, j’interviens en matière de communication et de ressources humaines au sens large. Mes collaborateurs interviennent de façon plus spécialisée.

Sachinka est la seule société  à s’être positionnée sur l’accompagnement de la croissance autour de ces trois grands métiers. Il y a d’autres  acteurs qui sont des chasseurs de têtes, d’autres qui sont des agences de communication ou encore des coaches professionnels mais il n’y a pas de sociétés qui proposent de déployer ces trois grands métiers en parallèle avec une approche globale.

Quelle visibilité du Master 221 avez-vous aujourd’hui et vous sentez-vous encore en lien avec le Master? Dans la négative, comment pourrait-on améliorer le réseau des Anciens  d’après vous?

Je me sens très attachée au DESS parce que je suis toujours très émue par les souvenirs que j’ai de cette année. D’abord, au cours de mes études de droit, tout ne m’a pas intéressé, loin de là. Or, sincèrement, le DESS est vraiment l’année qui m’a le plus intéressée en termes de cours. Au-delà de cela, c’était sympa. L’ambiance était agréable. Il y a des gens que je continue de voir encore aujourd’hui.  

 Je garde un très bon souvenir du 221, il s’agissait d’une très bonne formation. Quand j’ai passé l’examen du barreau, j’ai eu une très bonne note en fiscalité. J’ai eu la sensation que le DESS m’avait apporté toutes les pièces manquantes au puzzle et je suis allée très détendue à l’examen fiscal du CRFPA.  J’avais l’impression que j’aurai toujours des éléments de réponse pertinents, à ce niveau là bien sûr.

Quel est le meilleur souvenir que vous gardez de cette année de Master?

Je ne sais pas si c’est mon meilleur souvenir mais ce qui m’a beaucoup plu c’était le mémoire d’entrée que l’on devait faire quand on candidatait au DESS. Je sais que cela n’existe plus mais j’ai trouvé que c’était un travail de sélection très intelligent et très motivant. J’avais beaucoup apprécié les travaux  de recherches à réaliser et le travail de synthèse que cela impliquait. Cela m’a certainement aidé à intégrer le DESS car je n’avais pas eu de mention particulière  à Assas et une sélection uniquement sur mon dossier m’aurait certainement desservie.

Si vous deviez résumer/caractériser le Master en 3 points, lesquels privilégieriez-vous?

C’est une formation de qualité et ambitieuse surtout pour les juristes comme nous qui n’étions pas toujours familiers avec les notions comptables et financières. C’était très concret.

Quel conseil donneriez-vous à des futurs jeunes professionnels concernant les changements, reconversions et les transitions au cours d’une carrière?

La clé du succès c’est de de savoir vraiment ce qu’on veut faire, de s’y impliquer et d’y croire. La formation universitaire est importante bien sûr mais le succès professionnel passe aussi par la motivation, la personnalité, la capacité à s’adapter et l’écoute. Une carrière n’est pas réussie/détruite grâce/à cause à un LLM … loin de là.

Du coup, c’est aussi pour cela que je voudrais faire cette intervention à Dauphine car « avocat libéral » ou « salarié » en entreprise sont deux façons complètement différentes de travailler la matière fiscale. En entreprise, le fiscaliste a  un seul client (l’entreprise) alors qu’en cabinet le fiscaliste en a plusieurs (qu’il faut aller fidéliser et chercher). C’est un exemple parmi d’autres… J’aimerais éclairer les étudiants sur la réalité du métier en libéral et en entreprise, d’autant plus  que les métiers d’avocat et de fiscaliste en entreprise évoluent beaucoup depuis 10 ans. Il est difficile aujourd’hui d’envisager une carrière d’ avocat fiscaliste en ne se considérant que comme « support ». Il faut en avoir conscience rapidement. 

Envisageriez-vous de prendre des étudiants du Master 221 en stage dans le cadre par exemple du Projet Pédagogique individuel (PPI) demandé par l’EFB ?

Je suis disposée à prendre des gens en stage ici mais ils ne feront pas du fiscal. Ils pourront travailler sur le recrutement de fiscalistes, sur la communication dans le domaine de la fiscalité. Je peux également aider à trouver des stages dans d’autres structures.

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